Deux enfants amoureux...
Deux mondes opposés...
Pour eux, il a suffit d'un regard...
Et la roue du destin a commencé à tourner

"Hiroto ! Tu peux retourner dans ta chambre, c'est bon pour toi."
Enfin ! J'ai commencé à courir, de plus en plus vite dans les couloirs de l'orphelinat. J'y vivais depuis tout petit, durement, tristement. Lorsque j'ai aperçu ma chambre, j'ai accéléré. "0827 - Kiyama Hiroto". J'ouvris la porte en grand et m'effondrai sur l'unique lit. Je ne sais pas ce qui m'as poussé à regarder par la fenêtre...
"Oh!"
Une fille d'environ mon âge jouait avec un ballon de football, toute seule dans la rue. J'observai, fasciné, ses cheveux verts relevés en queue-de-cheval, son short bleu et son haut bleu. Sa façon de jouer était fluide et gracieuse. Soudain, après quelques minutes, son ballon lui échappa et atterrit, par ma fenêtre ouverte, sur ma tête. Elle se précipita vers moi :
" Je suis désolée, désolée !! Tu vas bien ?!
- Oui, ça va, t'inquiète pas.
- J'étais distraite, pardon..
- C'est pas grave, tu joue vraiment bien pour une fille !! Voici ton ballon !
- Oh, merci.. Ah, il y a quelqu'un derrière toi !"
Je me suis retourné, mais la gifle du surveillant m'envoya contre le mur. La fille courut se cacher. Il me battit encore un peu, pour me rappeler l'interdiction de contact extérieur, puis partit. La fille sortit de sa cachette et me dit :
" Ça va ? Tu saignes du front !
- Désolé, j'avais oublié la règle...
- Je voudrais encore parler avec toi... Comment faire ?
- J'ai une idée... Reviens dans une heure

Une heure plus tard, c'était le dîner. J'avais fait exprès, car je ne voulais pas encore qu'on nous revoie ensembles... Mais, sous la fenêtre, j'avais glissé une lettre : "Désolé, c'est le seul moyen que j'ai trouvé. On pourra parler ainsi, sans que les adultes le devinent. encore désolé pour tout à l'heure."
En rentrant, je trouvais un seconde lettre : "D'accord. Je suis contente de pouvoir parler avec quelqu'un ! Réponds-moi, vite...". Et, en guise de signature, elle avait glissé un coeur.

Nous avons correspondu pendant quelques semaines. Tes lettres pleines d'humour et de gentillesse me faisaient sourire, dans cet endroit sombre où je vivais enfermé. Le tes de papier ne cessait de grandir, caché sous mon lit. Mais je ne t'ai jamais parlé de ce que je vivais, pour que tu ne me pose pas de question et ne t’inquiètes pas. Je ne voulais pas te donner envie de ne plus me revoir. Parfois nous pouvions nous voir, sans nous parler, mais nos yeux disaient tout...
Puis un jour j'ai reçu cette lettre :

“ Je suis désolée.
Je dois partir loin.
Je ne pourrais plus te voir.
Merci pour toutes tes lettres
Adieu. ”

Abasourdi, je fixais ta lettre. Mes larmes coulaient sans que je m'en rende compte. Je pensais “Non. Ce n'est pas possible.Non....”
J'ai regardé par la fenêtre. Je t'ai vue, tu avais les larmes aux yeux.Alors j'ai ouvert et j'ai entendu ta chanson :

♪“ Je suis désolée de devoir partir
Je t'aimais, tu sais.
Le monde est cruel
Les vœux ne s'exaucent que rarement.
Tes lettres éclairaient mon futur
et me donnaient chaud au cœur
♪ Ta présence était capable de transformer
Les mensonges en vérité. ♫
“Viens parler avec moi”
Je voulais te le dire sans oser le faire
Pardon, je ne veux pas te quitter
Tu es le seul qui me comprenne....♪

J'ai repris avec toi :

♪....ton existence était ma raison de vivre
Dans ce lieu qu'aucun rayon de soleil
Ne pouvait atteindre
Tes lettres étaient ma lumière ♫
Les ténèbres ont fini par nous rattraper
On ne peut pas changer le destin
J'aurai voulu te rencontrer dans d'autres circonstances...♪
............”

Puis tu t'es retournée et tu es partie en courant. Je ne sais pas lequel de nous deux pleurait le plus. Je t'ai regardé t'éloigner, et même après que tu ais disparu, je n'ai pas réussi à y croire.

Pendant plusieurs jours, je n'ai pas réussi à croire que tu étais partie. J'attendais sans cesse un nouvelle lettre. Puis un jour, les surveillants sont entrés dans ma chambre. Ils ont trouvé tes lettres. Ils m'ont dit : “C'est quoi, tout ça ? Des lettres d'amour ?”. Je n'ai pas pu me retenir. J'ai frappé celui qui était le plus proche de moi, de toutes mes forces. Les autres m'ont retenu et plaqué au sol. Celui que j'avais frappé a souri, puis il a attrapé mes lettres.
Et il les a déchirées sous mes yeux.
Je n'ai même pas senti qu'ils m'emmenaient.

Ils ont fini par annoncer ma sentence. Ca y est, mon tour est venu. J'ai vu ceux qui avaient subi ce traitement. Ils n'étaient plus eux-mêmes, ils avaient un regard froid et parlaient comme si nous n'étions plus de la même espèce. Je ne voulais pas devenir comme eux, mais....
Mais toi, partie, je n'ai plus de raison de rester “moi”, je veux juste disparaître. Ainsi, peut-être, je pourrais te rejoindre. Mais, toujours, encore maintenant, mon coeur crie “pourquoi ?”!
J'ai aperçu une salle noire. On m'y a fait entrer, avec d'autres garçons. Ils ne cessent de crier, de pleurer. Je voudrais être seul.

On me mène à part, dans une cellule. Les gardes me présentent un petit collier. Au bout, il y a cette chose que j'ai aperçu au cou des “autres”. Un petit bout de pierre violet, lumineux. Sans savoir pourquoi, je recule. On me le met au cou de force. Alors, une douleur soudaine me vrille la poitrine et je manque de m'évanouir. Je crois avoir entendu rire. Je ne sens plus mon corps, la douleur est trop forte.
J'essaie de me remémorer ton visage. Quand tu souris, pleure, parle... je voudrais revoir tout ça.
Encore une fois.
Une toute dernière fois.

“Pourquoi es-tu partie...
Je t'aimais, je voudrais te rejoindre !”

Jamais je ne pourrais retrouver ces jours passés ensemble, ils me reviennent comme un flash. Tu étais la fleur qui poussait au milieu des ténèbres de ma vie...

Mesc cris résonnent en vain. Personne ne vinedra dans cette chambre close. Ma poitrine me serre, j'ai du mal à respirer. Je me rappelle de cette chanson....

“♪ton existence était ma raison de vivre
Dans ce lieu qu'aucun rayon de soleil
Ne pouvait atteindre
Tes lettres étaient ma lumière ♫
Les ténebres ont fini par nous rattraper
On ne peut pas changer le destin
J'aurai voulu te rencontrer dans d'autres circonstances...♪
............”

Puis une voix remplace les paroles :

“Arrête, ne résiste pas. Laisse-moi sortir.”

Je ne sais pas d'où elle vient. Elle reprend :

“Je suis une part de toi. Celle qui ne sera jamais blessée. Libère-moi.
Ne résiste pas, ou j'écrase ton esprit et te fait disparaître.

-Non ! Laisse-moi, pars...

-Tu ne comprends pas, je ne peux pas partir, je suis en toi.

-Non, je ne te laisserai pas !”

Je pense à nouveau à ton visage. Je ne connaissais même pas ton nom...
Soudain, tout disparais. Je ne sens plus rien. J'aperçois un autre garçon. C'EST MOI . Mais ce n'est pas “moi”. Il a un regard froid et un sourire cruel. Il ouvre la bouche :

“Tu ne me laisse pas le choix.”

J'ai l'impression d'étouffer. Ma vision se trouble. “Je vais mourir?”.
Puis la fin de la chanson me revient :

♫“Ton existence était ma raison de vivre.”

Juste avant de disparaître, j'entends ta voix qui achève avec moi. Puis tout s'évanouit :

♪“Si ceci est ma dernière heure
S'il vous plaît laissez-moi la rejoindre.
Ton existence était ma raison de vivre
Dans ce lieu que le soleil ne pouvait atteindre
Tes lettres étaient mes rayons de soleil
♪Mes yeux ne peuvent plus les lires
Parce que tu étais là
Nous pouvions sourire
Les portes s'ouvrent enfin
Ca y est, mon heure est venue♫
Avant de mourir
Je ne voulais savoir qu'une seule chose
Une seule chose
Ton nom”♪