Il était une fois, sur la planète Football, un prince qui s'appelait Sakuma. Sa peau mate et sa belle crinière en avaient fait rêver plus d'une... Je veux dire d'un. Il avait de magnifiques yeux rubis avec de longs cils, ce qui le rendait particlièrement viril. 
Dans le royaume de ce jeune héritier, le Royaume Pingouin, tout le monde vivait en paix, sauf les bananes, opposées à la bonté naturelle du prince.
Un jour, le conseiller du bel homme alla le quérir :

« Sire ! Je pense qu'il est grand temps pour vous de trouver une épouse ! Il vous faut un héritier. Et si personne vous bouge les fesses, vous finirez seul avec des pingouins.
- Allons sire Genda, calmez donc vos ardeurs ! répliqua le prince, je sais qu'une épouse il me faut trouver. Hélas, je n'ai point le cœur à ces affaires-là...

Car le jeune homme avait un secret : son sommeil était hanté par une douce paysanne. Ses yeux, d'un rouge aussi étincelant que les siens, étaient cachés par d'épaisses lunettes de plongée. Sa peau pâle, ses lèvres roses, ses cheveux attachés sommairement... Elle avait le potentiel de devenir une véritable lady, c'était sûr. Sa longue cape chatoyante ondoyait dans le vent. Malheureusement, le rêve de notre beau Sakuma ne s'arrêtait pas là. Il voyait ensuite son âme sœur se faire enlever par une banane à moitié rasée, qui lui rappelait le troubadour Skrillex. Cet horrible fruit allongé enlevait la jeune cul terreux -il pouvait le dire pour l'avoir lorgné longtemps-, l'emportant loin de son cœur.
Quand messire Genda le rappela à l'ordre, son altesse impériale entreprit de faire un tour de son domaine à dos de pingouin dans l'espoir de croiser sa dulcinée. Il vit une chaumière à la cheminée fumante et se demanda qui pouvait bien s'affairer à l'intérieur. Une femme se trouvait à la table, préparant une énigmatique pâte. Elle avait des traits masculins, un long nez sur lequel reposait d'étranges verres teintés de la couleur de la nuit. Il se rendit ensuite compte que ce pauvre était un homme (il faut admettre que le prince n'a jamais été une lumière). Soudain, il entendit une voix l’interpeller dans son dos :

- Dites donc, que faites-vous à observer mon père ?

C'est que cette personne parlait bien pour un être ayant vécu au milieu des bêtes. Il se retourna et son cœur rata un battement.
C'était une jeune fille, très virile, avec une grosse mèche dépassant de sa capuche rouge. Elle dit avec une voix d'homme :

- Hey, what did you expect ?
- Vous me semblez familière... Avez-vous un frère ?
- Avez-vous besoin de lunettes ? Je suis un homme !
- Excusez moi, gent sieur mais j'ai une excuse, je n'ai qu'un œil !

Sur ce, il s'en alla en direction d'une forêt noire, qui n'était pas un dessert ni un désert. Il s'enfonça dans la verdure environnante et vit un point jaune sautillant. Pensant alors que son rêve était prémonitoire, il fonça tête baissée sur la chose, qui poussa un cri strident.

- J'aurai votre peau, mécréant, vous ne toucherez pas à un cheveu de ma douce !

Malheureusement, il se trouva que les rêves prémonitoires du roi n'avait d'égale que sa capacité à déterminer le sexe d'une personne. En fait, dans le costume se trouvait une jeune fille, avec des cheveux crépus et des lunettes. Qui ressemblait étrangement à la jeune fille de son rêve. À l’exception d'une banane. Non pas son costume, mais ce à quoi vous pensez. Une seule chose venait à l'esprit du prince : sa douce était-elle la sœur de cet individu ? Il lui posa donc la question, mais il s'avéra que le jeune homme était un sauvage vivant dans la nature et ayant été élevé par des bananes. Le prince se dit qu'au pire, il pouvait amener le jeune au château et se marier avec lui en le faisant passer pour une parfaite lady. Après un petit coup d’esthéticienne, cela va sans dire. 
Perdu dans ses pensées (obscènes), il ne vit pas l'ombre s'approchant d'eux...
C'était la jeune fille de tout à l'heure... Hormis qu'elle était habillée de vêtements princiers jaunes. Et qu'il savait qu'elle était un homme. Il s'avança et dit au prince des pingouins :

- Vous n’emmènerez pas le membre de mon troupeau le plus prometteur ! Et oui, je sais ce que voulez faire car je lis dans les pensées !
- Et bien, je l’emmènerai quand même ! En garde !

Prince Banane sortit sa banane (pas celle à laquelle vous pensez cette fois) et Sakuma dégaina son pingouin de combat. Un combat épique s'engagea (plus ou moins) et la banane fut mangée par le pingouin. La tête du prince fut rasée et il s'en alla la queue entre les jambes (pas celle à laquelle vous pensez).
Le prince pingouin se baissa sur sa « princesse », ex-banane. Il lui demanda :

- Voulez-vous venir au château avec moi !
- Ai-je le choix !
- Non, pas vraiment.
- Alors, j'accepte avec joie !

Une fois rendus au château, notre grand aventurier annonça la nouvelle à son grand conseiller qu'il avait trouvé chaussure à son pied et qu'il comptait bien se marier avec elle. Ou lui. Cela n'importait guère.
Cependant, le jeune homme s'obstinait à refuser les avances du prince, ce qui le frustrait (et pas que sexuellement).
Un jour, lorsque le futur femme du futur roi se promenait, une fée apparut devant lui. Elle était vêtue d'un maillot de foot bleu et d'un short blanc. Ses longues ailes pâles battaient dans les airs, répandant des petites paillettes balles de foot. Ses sourcils avaient la forme d'éclairs et ses cheveux blancs semblaient attirés par la lune. 
Elle s'adressa au favori :

- Enchantée, je suis Gouenji, la fée du football. Je suis venue en entendant votre détresse. Que vous arrive-t-il ?
- Il se trouve qu'un homme me fait des avances, mais je ne sais pas quoi faire...
- Est-il beau ?
- Euh, oui, plutôt...
- Est-il riche ?
- Et bien, c'est un prince...
- Alors, il y a pas de question à se poser ? Acceptez !
- Mais...

La fée excédée envoya un ballon en feu (tir tout à fait commun) dans la tête du pauvre sauvage, qui en sortit sans dommages pour les besoins de l'histoire. 

- Il est évident que vous l'aimez, je le lis sur votre visage ! Maintenant, courez lui rouler le patin de sa vie ! »

Le socially awkward penguin décida que, de toute façon, on pouvait faire confiance à n'importe quelle fée vous cassant la tête avec une balle de foot et se rendit donc vers la chambre du prince.
Il ouvrit la porte, ignora le fait qu'il y ait des posters à son effigie un peu partout sur les murs et se jeta sur les lèvres du borgne. Le baiser dura une bonne heure, ponctué de petits gémissements dégueulasses dignes d'un film X, qui prit fin suite à l'asphyxie des deux amants.
Puis ils se marièrent, invitèrent Skrillex pour jouer la musique, vécurent heureux et eurent sept enfants parce que, le football, ça se joue à sept !